Chapitre 42-2 : Labyrinthe

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Ma tête était toujours collée contre le sol dur quand je repris peu à peu mes esprits. Les souvenirs revinrent subitement, et la première question que je me posais fut : y-a-t-il des toilettes dans le coin ? Je sais, il y a plus prenant comme sujet, mais ma vessie était sur le point d'exploser. Donc, il s'était passé un certain temps. On avait les indicateurs que l'on pouvait. Mais cela me fit automatiquement tourner la tête pour observer les alentours. 

Je me rendis alors compte que la grande pièce ou j'étai,s était encore plus sombre que ce que j'avais soupçonné. On n'y voyait pour ainsi dire rien. Je jetai des coups d'œil autour de moi, cherchant une source de lumière. Mais rien. Et zut ! Je devais en plus avoir donné une peur bleue aux autres, encore une fois. 

Je tentai de me lever, mais perdis l'équilibre et atterri lamentablement sur mon derrière. Bon, me lever risquait de prendre du temps. Je cherchai alors la source du son et de l'odeur qui m'avaient amené ici. Je ne trouvais hélas rien de flagrant, et fus bien obligée de réfléchir à un plan. Au bout de plusieurs minutes, ou alors plusieurs dizaines de minutes – ma perception du temps était complètement erronée – je tentai une nouvelle fois de me lever. Cette fois-ci, mon corps accepta de me rendre mon équilibre, et je pus difficilement placer un pied devant l'autre. 

Je tentai de rejoindre le mur, pour trouver une porte. Le problème, c'est que je n'avais aucune idée de par où j'étais arrivée, ni s'il y avait d'autres portes. Je tentai de me remémorer la vision que j'avais eu grâce au fluide, mais rien ne vint. Avais-je rêvé ? 

La douleur que je ressentais toujours dans le dos me prouva le contraire. Une sensation étrange emplissait la pièce. Comme ci je sentais le fluide. En tout cas la même pression lors de son utilisation. 

Mais au lieu d'être concentré en un seul point il était éparpillé dans tout l'espace. Je touchai enfin le mur, et poursuivis ma marche en le longeant. Il me fallait faire le tour pour voir s'il y avait effectivement plusieurs portes. Mais il me fallait quelque chose pour marquer l'endroit où j'étais partie. Ce fut à ce moment là que je me rendis compte que j'étais en soutien-gorge, ayant enlevé mon haut pour chasser l'araignée. Un frisson d'horreur me parcourus quand je repensais à cela. Et maintenant, les courants d'air froids se faisaient beaucoup plus ressentir. Mon accélération du cœur m'avait tenu chaud, mais pas éternellement.

Je décidai de prendre un de mes bracelets, et de le poser contre le mur. Je longerai aussi avec le pied, et le toucherai donc quand j'aurais fait le tour. J'entrepris donc de le faire, cherchant une porte. Le mur était parcourus de fentes, toutes différentes et parfois entrelacées. Je décelai une porte, puis un grand trou dans la roche. Il me fallut au total plus d'une heure – toujours selon ma perception très très inexacte du temps – pour faire deux fois le tour. Surtout que je marchais lentement pour ne pas louper mon bracelet. 

Mais j'étais soulagée, j'étais forcément arrivée par le trou puisque la porte était verrouillée. 

Donc j'entrepris de repartir par là, sifflant au passage dans l'espoir que la résonance atteigne mes amis. Au bout d'un moment, je tombai sur plusieurs embranchements. J'avais donc devant moi plusieurs choix : soit je prenais au hasard un couloir, soit j'attendais d'entendre mes amis. En espérant qu'il ne soit pas trop tard, je ne pouvais pas savoir combien de temps j'étais restée inconsciente. 

J'osai croire qu'ils ne m'avaient pas abandonnée. Je me maudis d'avoir oublié ma montre, me faisant jurer de ne plus commettre cette faute la prochaine fois. Si prochaine fois il y avait, car je n'étais pas sûre de pouvoir sortir de ce labyrinthe. Mon téléphone était dans mon manteau, que j'avais enlevé à l'entrée. Je ne pouvais donc pas regarder la photo que j'avais prise du plan du sous-sol. 

De toute façon, je n'y comprenais pas grand-chose non plus, me dis-je amèrement.

Je décidai, en bonne désespérée, d'appeler à l'aide en poussant un rugissement bestial. Oups, pardon, j'avais regardé le Roi lion peu de temps auparavant. Mes pensées dérivèrent vers les chansons Disney, allez savoir pourquoi je pense à cela maintenant. Donc, je ne fis pas d'entrée royale en poussant un rugissement bestial (je ris de mes propres pensées, la solitude et l'isolement commençaient vraiment à me peser), mais appelais du plus fort que je pouvais ma meilleure amie. 

S'il y avait des Mutants dans le coin, je les réveillerai tous, c'est certain.

– LUCY ! criai-je de toutes mes forces.

J'entendis mon appel résonner à travers les parois. Et au bout d'à peine une minute, un son étouffé me parvint de l'un des couloirs. Ça avait marché ! Enfin, je le supposais. Je pris l'embranchement correspondant à la source du son, et refis le même principe un peu plus loin. Enfin au bout d'un moment, nos cris devinrent de plus en plus proches, et je pris un dernier couloir. Je courrais presque, quand mon corps percuta quelque chose. Tout sourire, je m'attendais à voir Lucy. Mais le corps était plus grand et plus massique. 

C'était en fait Zéphyr, et je sentis le rouge me monte aux joues. Son regard dériva une demi-seconde vers ma poitrine. Je me retournais brusquement, en proie à une gêne sans nom. C'était quelque chose de lui avoir montré les cicatrices de mon dos, mais me retrouver en soutien-gorge c'était autre chose, surtout que ce n'était pas voulu. Le rouquin n'émit aucun commentaire, mais détourna rapidement la tête. Il était encore plus gêné que moi. 

Je vis alors une jeune fille arriver. Lucy s'approcha de moi, et me prit dans ses bras.

– Enfin ! s'écria-t-elle. Je savais que c'était toi !

Je lui fis un grand sourire, et elle me passa mes vêtements coincés sous son bras. Je la remerciai grandement, et enfilai rapidement mon t-shirt, ma veste et mon manteau. Je me sentis tout de suite mieux. Miller arriva peu après, et je pus aussi voir du soulagement sur ses traits. Zéphyr et Lucy utilisaient leurs téléphones en guise de lampe de poche, Miller sa puissante lampe torche.

– Tu es là ! s'exclama-t-il à son tour. Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Pourquoi t'es-tu enfuie ?

Je ne lui dis pas que mon instinct m'avait poussé à l'attaquer. Je ne voulais pas qu'il se méfie de moi, plus que ça ne pouvait déjà être le cas. Je lui dis simplement que j'avais eu peur, et que j'avais suivi un son et une odeur jusque une grande pièce. Lucy, qui avait sur elle le plan original, jeta un œil, et me demanda de regarder. Je me souvenais à peu près des couloirs, et que j'avais descendu plusieurs escaliers. Nous trouvâmes finalement la fameuse pièce, qui était au centre du plan.

– Il y avait d'autres portes ? me demanda Lucy.

– Une seule, verrouillée, lui indiquais-je. Tu veux qu'on y aille ?

Ma meilleure amie hocha la tête, et sonda l'avis des garçons. Ils n'y voyaient aucuns inconvénients, nous repartîmes donc vers cette fameuse pièce. Avec la lumière, peut-être y verrons-nous quelque chose d'autre.

– Vous avez une idée de ce que l'on doit chercher ? demanda Zéphyr.

– Selon le plan, la pièce donne accès à un grand couloir qui lui même ouvre à de nombreuses pièces.

– Mais Amy a dit que la porte est verrouillée, objecta Zéphyr.

– Il nous faudra l'ouvrir, répondit Lucy en haussant les épaules.

Oui, enfin on ne savait pas vraiment ce que l'on trouverait de l'autre côté. Ni si on pouvait ouvrir cette porte. Au toucher, elle m'avait parue massique et presque condamnée. Nous descendîmes de plus en plus bas, marquant notre chemin sur le mur à l'aide d'une craie. Précaution prise par Miller, qui pensait vraiment à tout. Il nous fallut un peu moins de temps, comparé à mon périple, pour arriver dans l'immense pièce. Miller l'éclaira de sa lampe torche, et on pouvait quasiment voir toute la cavité.

– Bordel ! jura Zéphyr. C'est quoi ça ?

Mutante - Tome 1Where stories live. Discover now