Mutante - Tome 1

Chapitre 7-2 : Entrevue

Je suivis ma mère, intriguée par ledit pont. Nous prîmes un escalier descendant au cœur de la montagne. Je croisais pas mal de gens sur la route, beaucoup arborant des armes assez spéciales.

Cependant, elles avaient principalement un aspect commun, comme des couteaux, des mini-pistolets. Sauf que les premiers n'avaient pas de tranchant, et que les seconds étaient dépourvus de chargeur. En fait, un groupe de jeunes de mon âge possédaient ces armes.

- Ils sortent d'Hélios, me chuchota Lucy. La plupart des nouveaux diplômés aident pour la prochaine rentrée, accueillir les familles et tout ça.

- Comment les reconnais-tu ? demandai-je.

- Ils ont tous une arme, notre âge et un Sivoire.

- Un quoi ? répétai-je, perplexe.

- Un Sivoire. Le sorte de lien sur leur main, ça permet d'indiquer leur statut, dans l'ordre du plus bas au plus haut : Lumen Learner, Lumen Warrior et Lumen Master, énuméra-t-elle.

J'acquiesçais, enregistrant ces informations et observais du coin de l'œil ces anciens élèves. Ils avaient tous l'air très forts. Je compris qu'il ne valait mieux pas chercher les ennuis avec.

- Je ne pense pas qu'ils soient méchants, me chuchota Lucy avec un sourire. Simplement, ils aiment bien se donner un air cool. Ce n'est pas donné à tout le monde d'obtenir son diplôme de Lumen Warrior.

- C'est si dur que ça ? m'exclamai-je.

- Ouais, répondit Lucy. Tout ce que je sais vient de mes parents. Ce qu'il faut, c'est du travail. Même si ça a légèrement changé depuis leur époque, comme l'introduction des Scriatés.

- Les Scriatés, murmurai-je. J'ai pris l'option, même si je sais déjà les lire.

- Au moins ce sera facile ! Des points en plus ! rit ma meilleure amie.

- Toi tu as les élixirs pour ça ! ripostai-je en riant. Après Hélios, j'aimerais rencontrer l'auteure de l'ouvrage sur ce langage. Elle a peut-être des informations.

- Je comprends, dit Lucy. Tu t'es inscrite à cette matière pour espérer en savoir plus ?

- Oui.

Après avoir arpenté le long couloir, l'air frais extérieur balaya nos visages. Nous nous retrouvâmes sur un sol semi-transparent suspendu dans le vide.

J'écarquillais les yeux, persuadée qu'il allait s'effondrer d'un moment à l'autre. Les Lumières l'arpentant autour de moi paraissaient sereines, se dirigeant vers les différents quais. Je comprenais à présent ce qu'était les ponts.

Au bout de chaque petite passerelle s'étendait un rail surplombant la ville, tel un réseau métallique dans les airs. J'avançais un peu, et me rendis compte que les rails pouvaient se mouvoir et venir se ranger sous leurs passerelles respectives.

Nous avançâmes vers le pont dix-sept, à l'écart des autres. Les gens nous observèrent, intrigués ou envieux. J'ignorais les regards persistants, me concentrant sur le véhicule circulant sur de telles routes.

Je le sus quand la « voiture » du pont numéro dix-sept arriva. Si je devais décrire la voiture, j'aurais pensé à un engin du futur, seulement il ne lévitait pas, mais était sur rails.

Nous avançâmes près du bord, l'unique porte coulissante arrière de la voiture s'ouvrant juste devant nous. Le véhicule se composait de deux banquettes : une à l'avant pour le conducteur, et l'autre faisant tout le tour de l'arrière.

Nous fourrâmes nos bagages dans le coffre et grimpâmes dans le véhicule. Je m'installais près de la fenêtre, m'émerveillant de la ville et de ce qui ressemblait à un métro aérien. Ce fut avec circonspection que je remarquais un nombre important de voitures circulant sur les autres rails, alors que nous étions les seuls sur celui-ci.