Chapitre 41-2 : Appel

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– Ce serait une bonne idée, mais je ne vois pas comment tu veux grimper sur des arbres pareils ! Les branches ne sont pas assez basses, et nous n'avons pas d'échelle, protesta Lucy, l'air désemparé.

Mes amis tentaient de trouver un moyen pour grimper, imaginant mille et une possibilité. De mon côté, je m'approchais de l'écorce rugueuse. J'eus la même idée que pendant l'examen, à savoir sortir les griffes. Mais pour ça, il me fallait être en colère. Et cela ne se provoquait pas aussi facilement. Je tentai tout de même, mais encore une fois rien ne se passa. 

Je levai la tête vers les feuilles naissantes sur les branches. Une légère brise passa, faisant virevolter quelques brins d'herbe. Les airs.L'idée de Zéphyr était excellente, mais il ne fallait pas l'appliquer aux arbres. Si nous avions une vue des airs, nous pourrions peut-être trouver la porte.

Je me concentrai fort, cherchant à appeler l'ababil. Je serrai les poings, essayant d'étendre mes sens le plus loin possible. Nous avons besoin d'aide ! S'il te plaît ! Un bruissement d'ailes se fit alors entendre. Un sourire plaqué sur mon visage, je me retournais. Un oiseau noir plongea sur moi, prêt à me percuter.

– Un Mutant ! s'écria soudainement Lucy en brandissant son arc.

Miller et Zéphyr sortirent leurs armes – épée pour Miller et deux armes hybride entre tubes et couteaux pour Zéphyr – et pointèrent l'ababil.

– Non ! leur ordonnai-je. Ne lui faites rien ! Il est venu nous aider !

Pour appuyer mes propos, je tendis le bras. Je regardai intensément le Mutant, le priant de bien vouloir obéir, sinon sa vie était en danger. Il dut comprendre. L'ababil vint s'y déposer, comme la dernière fois dans la réserve. Mes amis restèrent stoïques devant ce comportement. Miller fut le premier à ranger son arme et à s'approcher progressivement de moi.

– C'est l'ababil ? demanda-t-il calmement. Celui qui t'obéit ?

J'acquiesçai, même si le terme d'obéissance ne me convenait pas vraiment. Le Mutant tourna ses yeux écarlates vers moi, me faisant comprendre qu'il attendait une demande. Je tentai maladroitement de lui lancer l'image mentale d'une porte, ou d'un accès au sous-sol. Mes amis m'observèrent d'un œil dubitatif, mais n'intervinrent pas.

Je dus mettre une bonne minute à transmettre l'idée à l'ababil, mais il finit par s'envoler et à planer au dessus de nos têtes. Miller continua de s'occuper des caméras, et je leur expliquai que l'ababil nous aidait en regardant des airs. Ils semblèrent tous méfiants et incertains, malgré mes paroles. Je les comprenais, j'avais réagi de la même manière la première fois. Mais l'évidence était que le Mutant ne nous ferait pas de mal, il m'avait aidé plusieurs fois déjà. Et il avait eu maintes fois l'occasion de me blesser, voire tuer.

L'ababil continua ses recherches pendant quelques temps, mais finit par revenir se poser sur mon épaule. Il se secoua comme un chien, me faisant rire au passage. Puis il s'envola ensuite vers le haut d'un chêne, je fis signe aux autres de le suivre. Il se posa sur une branche, puis s'envola de nouveau à travers le tronc. Nous ne le voyons plus, mais comprenions bien ce qu'il venait de faire.

– L'entrée est là-haut, déclarai-je avec une pointe de joie.

Une fois que j'eus dit cela, l'ababil redescendit en flèche et passa devant moi. Je lui fis un hochement de tête, le remerciai mentalement et il repartit aussi tôt. Les autres restaient toujours estomaqués, hésitant entre admiration et effroi.

– Bon sang, tu avais vraiment parlé avec un Mutant ! s'exclama Lucy. C'est... c'est...

– Démentiel, compléta Zéphyr. Juste impossible. Et tu peux le faire venir quand tu veux ?

– Je ne sais pas vraiment, je ne l'ai appelé que deux fois, répondis-je en haussant les épaules. Je ne pense pas que cela marche à chaque fois.

– Mais, comment fais-tu pour communiquer ? demanda Zéphyr, encore abasourdi.

– Je lui transmets des sortes d'images mentales, expliquai-je. Ce que je cherche, et il cherche à son tour.

– Eh bien, je ne peux que te dire waouh, commenta Miller en soufflant. Mais nous n'avons toujours pas de moyen pour grimper en haut.

Mince, c'est vrai ! Pourtant, il devait bien en exister un, sinon personne ne pourrait y accéder, non ? J'émis mon hypothèse à voix haute, et les autres ne parurent pas convaincus.

– Je ne pense pas qu'une échelle soit planquée dans le coin, se moqua Zéphyr. Si ça se trouve, c'est une entrée jamais utilisée, où un truc dans le genre.

Et il avait sûrement raison. Sinon, il devrait y avoir quelque chose. Nous étions bloqués sur ce coup. Je fis le tour du chêne en question, examinant un endroit où il serait possible de grimper. C'était à se casser la tête ! On aurait du apporter une corde, cela aurait peut-être marcher. 

Mais encore fallait-il pouvoir l'amener jusqu'en haut. Je balançai un coup de pied dans un caillou, l'expulsant au loin. Qu'est-ce que ça pouvait être énervant ! Je retournais près du groupe, qui lui aussi cherchait une solution.

– Une corde ? proposai-je. Reste à grimper en haut au moins une fois.

– Déjà il nous en faudrait une, répondit Zéphyr.

Je réfléchis un instant, la boutique ne comprenait pas de corde. Il n'y avait pas grand-chose pour les armes.

– Je peux en trouver une, fit Miller avec nonchalance. Je verrai aussi si je peux trouver d'autres équipements. Je la ramènerai demain, rendez-vous à l'étang à dix heures, ça vous va ?

Nous hochâmes la tête. Nous pourrions enfin avoir des réponses, demain. Demain.

Je continuai tant bien que mal de traduire la page du livre en Bois d'Ambre de mon père. J'avais l'impression qu'il avait fait exprès d'utiliser des formules super compliquées, nécessitant plusieurs traductions. Je jetai un coup d'œil à ma montre, et vis qu'il était plus de vingt-trois heures. 

Je décidai d'aller me coucher, encore exténuée après les examens. Mon repos forcé à l'infirmerie m'avait fait du bien, mais je n'avais pas encore récupéré correctement. Je me glissai sous les draps, et fermai les yeux. Le sommeil vint enfin à moi quelques temps après.

Mutante - Tome 1Where stories live. Discover now