Mutante - Tome 1

Chapitre 22-1 : Cathleen MacGillmartin

Comment décrire le combat entre Miller et moi ? Eh bien, on ne savait jamais qui allait gagner et... non, cela tenait en quatre mots. J'ai-mal-partout. Non, vraiment. Je pensais que je réussirais à le battre, étant donné que son truc, c'était plutôt l'épée. 

Mais en vérité, je m'étais faite ré-ta-mée. Au début j'y arrivai bien, enfin il me semblait. Mais plus le combat durait, plus j'avais l'impression qu'il devenait de plus en plus fort. 

Au fur et à mesure, je m'épuisais tandis que lui se renforçait. Il m'avait consolé en me certifiant que lui avait beaucoup plus d'années d'expérience que moi, mais cela m'avait tout de même frustré à un point qui m'étonnais. 

Au final, quand il m'avait mis à terre pour la cinquième fois, j'avais avoué ma défaite. Il m'avait alors parlé de pourquoi il paraissait plus fort après.

– En dehors du fait que j'ai plus de techniques, d'expérience et que je suis plus fort physiquement, tes impressions ne sont pas dues à cela. Au début, je ne fais qu'analyser, m'avait-il expliqué. Je regarde comment tu bouges, tes techniques et je me consacre entièrement à la défense. Je ne montre aucun de mes atouts, pour que tu penses avoir le dessus. Ainsi, tu baisses ta garde. Je veux que tu fasses la même chose. Je sais que tu as déjà observé Cathleen se battre, mais c'est différent quand tu te retrouves en face. Alors essaie de la laisser attaquer en premier, pour voir son pied d'appui par exemple. Quand tu as compris lequel c'est, tu peux te déplacer en fonction de cela. J'ai remarqué que tu étais droitière, donc je t'ai attaqué du côté gauche, car c'est de ce coté que tu te défends le moins bien.

– Mais je suis droitière ! avais-je protesté. Je ne peux pas utiliser mon côté gauche !

– Avec de l'entraînement, tu pourras. C'est vrai que jusqu'à maintenant, tu n'as travaillé que du côté où tu te sentais le mieux. Après ton combat, nous travaillerons tes deux côtés.

Miller m'avait bien tout expliqué en détail, comment analyser les mouvements de mon adversaire et en fonction des attaques, comment je pouvais riposter. 

Il m'avait affirmé que c'était de cette façon que mon père lui avait appris à se battre. Et cette façon était très spéciale, Miller ne savait d'ailleurs pas d'où elle venait. Elle ne comportait pas que de l'analyse bête, mais on commençait par certains points. 

Puis on en déduisait d'autres points, et en fonction de cela on se dirigeait vers autre chose. Miller m'avait d'ailleurs donné une feuille sur laquelle se trouvait une sorte de logigramme, et m'avait demandé de l'apprendre au maximum. 

J'étais en train de m'échauffer tout prêt de la salle de combat. Ils se déroulaient dans une salle spéciale, annexe à la salle de sport. 

Là-bas étaient disposés des rings trois fois plus grands que ceux de la salle de sport. Il y avait deux règles pour vaincre l'adversaire : soit on l'expédiait hors du ring (chose difficile à cause des élastiques entourant le ring à plus de deux mètres de hauteur), soit on le mettait à terre plus de dix secondes. Un peu comme à la boxe. 

Mais les arbitres avaient le droit d'interrompre un combat s'ils estimaient un danger de mort où de blessures très graves. Bien que se ne soit jamais arrivé à ma connaissance. Lucy et les autres observaient les combats. 

Moi je préférais me concentrer dehors au calme. Il me restait dix minutes. Je faisais des étirements, afin de bien être souple. 

Bien que j'admettais que j'employais parfois la force brute dans un combat, souvent provoqué par de la colère (on ne pouvait pas nier que Marco et Cathleen aimaient bien provoquer), je tentai au maximum d'utiliser mon agilité.