Chapitre 9-2 : Attaque

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Le chemin se fit rapidement en moi, tandis que Lucy commençait sérieusement à paniquer. Si les policiers découvraient que nous étions les dernières clientes, ils nous demanderaient forcément ce que l'on avait acheté et verraient... le livre en Bois d'Ambre ! 

Et puis vous serez aussi accusées de meurtre, me souffla une voix ironique.

– Il faut partir maintenant ! m'écriai-je.

Trop tard. Nous commencions à peine à marcher que l'allée avait déjà était barrée.

– Il n'y a qu'un seul moyen de s'enfuir, murmura Lucy. L'allée n'a aucune rue adjacente. Il nous faut...

– Eh vous ! s'exclama un policier accompagné d'une vieille dame. Ce sont elles ?

La vieille dame me regarda avec ses yeux perçants et hocha la tête. Oh non ! Je la reconnaissais, grâce à son foulard rose. Elle nous avaient vu se faire éjecter du magasin quand il avait fermé, donc elle savait que nous étions les derniers clients !

– On est pressé, s'excusa Lucy. On doit y aller, désolé...

– Vous n'irez pas plus loin ! ordonna un policier.

Malheureusement, nous ne pouvions pas désobéir, et fûmes obligé de capituler. Quelqu'un entra dans la rue, sans l'autorisation requise si j'en croyais les protestations.

– Eh là, ne la touchez pas !

Je tournai la tête et fus soulagée de voir ma mère arriver. Bastien la suivait de près, et nous nous collâmes à eux.

– Madame, vous n'avez pas le droit d'entrer ! s'écria le policier qui nous avait interpellé.

– C'est ma fille ! rétorqua ma mère, tout comme Bastien avec Lucy.

– Ah, et bien vous tombez au bon moment. Cette brave femme a vu ces deux jeunes filles se faire jeter de la librairie et deux minutes plus tard, le propriétaire était mort !

– Quoi ? s'exclama ma mère, effrayée. Le propriétaire de la librairie ?!

Ma mère nous observa tour à tour, et j'inspirais profondément. Il me fallait mentir. Sauf que je deviendrais toute rouge et le policier me cramerait dans la seconde. Il me fallait détourner la vérité. Espérons que cela marche ! Je fixais le policier dans les yeux, cela le fit sursauter et il recula par prudence.

– Nous sommes effectivement allées à la librairie, commençai-je. Je voulais acheter les livres pour Hélios, mais il m'en manquait un. Le ton est un peu monté entre nous, car j'avais dit que c'était idiot de pas avoir tous les livres. Donc il nous a jeté de la librairie parce que, je l'avoue, j'avais un peu trop protesté, c'est tout. Je sais que ce n'était pas très responsable, mais il m'avait un peu agacé car quand on lui posait une question, il ne répondait pas et restait plongé dans son livre, et du coup quand je lui ai parlé, il s'était directement énervé donc...

– Nous n'étions pas d'accord et nous nous sommes un peu disputé, c'est tout, puis nous sommes sorties de la librairie, compléta Lucy. De toute façon, nous venons de voir la porte brisée, c'est évident que nous n'y sommes pour rien !

Je lui jetai un regard de remerciement. Elle avait bien compris que je n'arrivais plus trouver quelque chose à dire. En retour, elle me répondit d'un regard du genre « la prochaine fois, laisse-moi faire ».

– Enfin, voila quoi, dis-je en me mordant la lèvre.

– Est-ce la vérité ? demanda le policier en nous regardant droit dans les yeux de son air le plus féroce.

Mutante - Tome 1Where stories live. Discover now